Ce soir-là, l’esprit manouche habituellement prodigue de notes et de rythmes, synonyme aussi d’exacerbation du swing, connut une sorte d’apaisement. À la faveur de cet hommage au Charlie Chaplin compositeur, les frères Rosenberg égrenèrent leurs improvisations et bâtirent leur dialogue dans un esprit de respect, voire d’admiration, pour l’inspirateur de leur concert. Arbitrée par leur contrebassiste sensible et solide, la musique prit son envol dans un échange de sourires sublimé par une version de Smile de toute beauté.
- Stochelo Rosenberg (guitare) Mozes Rosenberg (guitare) Matheus Nicolaiewsky (contrebasse)
L’art de remettre l’église au centre du village. Aussi aïques entre doigts experts par le Billie’s Bounce que furent les guitares ce soir-là, commencer cette folle course de Charlie Parker relevait d’un apostolat doublé d’un sermon magnifiquement improvisé : plaisir des mélodies incrustées dans notre mémoire, des pièges harmoniques surmontés, des relais acrobatiques et des jeux de rôles jamais interdits. Cette trilogie de guitaristes ayant chacun leur patte et se défiant l’un l’autre dans une atmosphère de saine compétition fit passer une jubilation puissante dans les travées du chapiteau. Et comment se paindre d’une telle pluie de cordes !
- Biréli Lagrène (guitare) Martin Taylor (guitare) Ulf Wakenius (guitare)