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2004

Salle des Fêtes
STACEY KENT
STACEY KENT
Session d'hiver

Après un baptême réussi en Mars 2002, Stacey Kent est de retour à Marciac pour une seconde prestation dans le cadre intimiste de nos concerts hors-saison. Entre ses deux sessions marciacaises, la brillante New-Yorkaise est passée du statut de jeune prodige à celui de star. D'ailleurs, l’évolution rapide de son succès a suscité l’intérêt du public qui est venu en masse combler les quelques 400 places de la salle des fêtes de Marciac.

Le répertoire choisi ainsi que la formation proposée ce samedi 24 janvier correspondent parfaitement à l’atmosphère chaleureuse de la soirée. Nous assistons à un concert résolument acoustique où la rythmique est uniquement assurée par les cordes de David Newton au piano, Colin Oxley à la guitare et David Chamberlain à la basse : une orchestration subtile où les percussions sont absentes. C’est dans ce cadre intimiste que vient se glisser la douce voix envoûtante de Stacey Kent soutenue par les réponses simples et sensuelles de son mari Jim Tomlinson au saxophone. On ne peut alors s’empêcher de penser à Lester Young et Billie Holiday. Tout est ici mis en place de manière délicate pour mettre en valeur l’expressivité de la chanteuse : le son cristallin de la guitare, la discrétion du clavier et de la basse, la pertinence du saxophone, l’élégance de la formation, tant sur le plan de la construction mélodique que sur le plan de la présence scénique. Stacey Kent sait toutefois s’effacer lorsqu’il le faut pour laisser place à quelques chorus bien sentis.

La chanteuse New-Yorkaise met en avant sa sensibilité grâce à un timbre clair exceptionnel. De plus, son registre est magnifique, la plupart des titres ont été puisés sur l’album « The boy next door ». Le style est classique mais le résultat est très efficace car les interprétations des standards issus du répertoire « The Great American Songbook » (Irving Berlin, Cole Porter et Gershwhin) sont impeccables. Stacey Kent transporte les spectateurs dans un swing léger et accueillant (« Ooh shoo bee do » de Dizzie Gillespie) et s’adresse régulièrement à son auditoire en Français : « Une personne présente ce soir m’a envoyé un e-mail en me demandant de chanter le titre que je vais maintenant vous interpréter». Ainsi, la sympathique chanteuse a définitivement séduit les spectateurs en leur offrant le tant attendu « Que reste-t-il de nos amours ? » de Charles Trenet lors du rappel. A cet instant, le public semble totalement conquis par cet accent charmeur et maîtrisé.

Dans un contexte où les voix chaudes et captivantes attirent un nouveau public vers des musiques délicates et élégantes, Stacey Kent apporte une nouvelle touche de fraîcheur à l’univers du jazz en ravivant les standards américains (et français!) avec une sincérité évidente. Cette authenticité a remporté, à nouveau, un éclatant succès lors de ce concert du samedi 24 Janvier.

Frédéric Gendre
Photo © Pierre Vignaux