On la dirait prédestinée à tenir une basse entre les mains. De son propre aveu, c'est le son et la voix particulière de cet instrument ayant acquis depuis longtemps son statut de soliste qui l'ont décidé à l'adopter. Connaissant aujourd'hui une rapide ascension et suscitant la curiosité de ses pairs, Kinga Glyk affirme ses choix esthétiques : sa musique nous relie au style fusion des années 70 (on peut songer à Weather Report et à Return To Forever) enrichi de rythmes, de sonorités plus actuels, ancré dans une sorte de groove constant et marqué par un souci mélodique que l'on savoure dans les improvisations de ses claviers et de son saxophoniste, avec qui elle entretient une complicité manifeste sur scène. Alors qu'elle pourrait facilement tirer la couverture à elle grâce à l'agilité de ses doigts, Kinga Glyk est une cheffe d'orchestre, une soliste et une accompagnatrice qui a choisi de se fondre dans le collectif. Même lorsqu'elle utilise quelques effets sonores, elle se tient loin de l'exhibitionnisme musculaire du "bassiste-au-moment-du-solo", ne forçant ni sur le volume sonore, ni sur les effets de manche. C'est cette humilité en même temps que cette égalité d'humeur qui nous font rentrer pleinement dans les multiples subtilités de sa musique.

• Kinga Głyk (basse) Itai Weissman (saxophone) Michał Jakubczak (claviers) Paweł Tomaszewski (claviers) Nicolas Viccaro (batterie)
• kingaglyk.com